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Amitié
Cie. 813 / janvier 2019
Vendredi 18, lundi 21 janvier à 20h, samedi 19 à 17h

Réservation indispensable au 01 43 63 41 61 ou


Amitié

Etape de travail, sortie de résidence

Cie. 813 (site)

Montage d’un récit pour le cinéma de Pier Paolo Pasolini (Porno Théo Kolossal dans une traduction d’H.Joubert-Laurencin) 
et de fragments du théâtre d’Eduardo de Filippo (dans de nouvelles traductions d’Emanuela Pace).

Mise en scène Irène Bonnaud
Avec Martine SchambacherFrançois ChattotJacques Mazeran
Collaboration artistique Katell Borvon
Costumes Nathalie Prats
Lumières Daniel Levy
Création sonore Alain Gravier

Notes pour la mise en scène

Le spectacle pourra être joué aussi bien dans des salles de théâtre (y compris sans dégagement ni très fonctionnelles, comme certaines salles à l’italienne) que dans d’autres lieux, salles des fêtes, lycées, granges, plein air, etc. Un terrain vague ou de football serait parfait. Il peut se monter pour le soir même, se démonter après la représentation, jouer ailleurs le lendemain.
Le synopsis de PP Pasolini, rédigé sous la forme d'un récit oral, à la manière des contes, ou des paraboles du Nouveau Testament, devait devenir au cinéma un road movie.
C'est donc sous une étoile de Bethleem à la manière d'une enseigne faiblarde de motel abandonné que nous raconterons cette histoire de Pasolini et jouerons les scènes écrites par Eduardo de Filippo, avec un minimum d'accessoires, et des changements de costumes très partiels et rudimentaires. Comme dit Pasolini, c'est une étable "où il n'y a rien, ni Jésus, ni Marie, ni Joseph, ni âne ni boeuf - il n'y a que la lumière inutile de l’étoile".
Pour lui, l'humilité était la plus grande vertu de l'art, par contraste avec l'esthétique du "grand spectacle porno-théologique", formule qui devait donner son titre au film et qui visait les jeux du cirque de l'époque contemporaine, qu'il reconnaissait dans les écrans de la télévision et de la publicité, ou dans les peplums et superproductions hollywoodiennes qui étaient souvent tournées en Italie.

Cet art pauvre "aux costumes rapiécés, mais propres" est celui du théâtre que nous voulons.

Dans plusieurs pièces, Eduardo de Filippo lui aussi met en scène la vie des troupes ambulantes qui parcouraient l’Italie pour se produire dans des salles des fêtes, des patronages ou en avant-programme d’un cinéma de quartier. C’est l’atmosphère naturelle de ses textes, et j’ai tout de suite pensé que notre spectacle devrait lui aussi partir sur les routes, reprendre le fil d’un théâtre d’acteurs, sans cérémonie ni brouillards, renouer avec l’art brut, immédiat et vital de la comédie italienne.

Rencontrer le public, simplement, chaleureusement, car l’itinérance, ce n’est pas seulement apporter un spectacle, et toucher un public qui parfois ne pourrait se déplacer ailleurs, c’est aussi savoir recevoir, se nourrir des rencontres faites au gré des représentations : parler, rêver, faire théâtre ensemble au gré d’un atelier, d’une discussion, d’une lecture, partager un repas, un verre, transmettre des histoires, en recueillir d’autres, tracer des ponts et des traverses.

François Chattot, Martine Schambacher, Jacques Mazeran, parmi les grands comédiens de notre théâtre, sont de ceux qui ont démontré leur attachement sans faille à l’idée de décentralisation théâtrale, de l’éphémère Théâtre du Troc à la compagnie de Robert Gironès, du compagnonnage avec Jean-Louis Hourdin à la direction du Théâtre Dijon Bourgogne. Ils pensent déjà avec gourmandise à celles et ceux qu’ils croiseront sur leur route.

Irène Bonnaud