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La femme comme champ de bataille
Cie. L'Embellie Turquoise / février 2022
Vendredi 18 février à 20h, samedi 19 à 17h

Réservation indispensable au 01 43 63 41 61  ou 


La femme comme champ de bataille

Cie L'Embellie Turquoise (site)

Texte de Matéi Visniec
Mise en scène, scénographie et costumes Lucilla Sebastiani
Avec Lucilla Sebastiani et Marie-Pierre Cotard
Regard extérieur Jean-Paul Rouvrais
Lumière Kevin Hermen

La femme comme champ de bataille est l’histoire de deux destins de femmes croisées dans le tumulte de la guerre bosniaque du début des années 90.
Il y a Dorra, la victime violée, pendant la guerre en Bosnie, par celui qui a peut-être été son voisin, son camarade de classe ou l’ami de son frère..., murée dans son silence.
Il y a Kate, l’américaine, la scientifique, la psychologue qui, venue en Bosnie pour identifier les morts dans les charniers, se retrouve dans un centre médical de l’OTAN en Allemagne.
Dorra et Kate, deux mondes qui se rencontrent, l'Est et l'Ouest, deux femmes bouleversées à vie par l'Histoire.
Toutes deux victimes. Toutes deux marquées à vie.
L'une dans l'intimité de sa chair, l'autre dans l'intimité de sa conscience.
Qui a le plus besoin de l'autre ?

Il s’agit tout d’abord de s’assurer qu’on raconte bien ensemble la même histoire, de se mettre d’accord sur le(s) sens de la pièce et le parcours de chacun des personnages. Kate et Dorra sont deux personnages en miroir, elles vont s’aider l’une l’autre à se reconstruire et le texte se fait l’image de ce chemin difficile, fait de silences, d’ellipses, de ruptures, de failles. Il me semble nécessaire de conserver le caractère brut et fragmenté de cette écriture.
Ici la parole n’est jamais gratuite, sentencieuse ou didactique. On est dans quelque chose qui doute et qui se cherche. La parole bataille pour se frayer un chemin dans la violence et le chaos. Recherche désespérée d’un sens à donner à ces vies brisées, amputées, que hante la question du pourquoi ?
Travail nécessaire sur les silences, les non-dits, sur l’indicible. Pour Dorra comme pour Kate, quelque chose demeure irrémédiablement perdu : comment faire pour avancer malgré tout ? Le  dialogue s’instaure peu à peu  et  dans la  douleur, tout comme s’instaurent progressivement la confiance et la possibilité de dire, de se dire, de raconter, puis d’envisager une suite, un  avenir possible. Toute une partie du travail va consister à tenter de rendre compte de ces failles sans essayer d’y mettre du sens, du psychologique ou de l’émotionnel, mais de les dévoiler dans tout ce qu’elles ont d’insaisissable.
Lucilla Sebastiani

Matéi Visniec est né au nord de la Roumanie, le 29 janvier 1956.
Dans la Roumanie communiste de Ceausescu, il découvre très vite dans la littérature un espace de liberté. Il se nourrit de Kafka, Dostoïevski, Camus, Beckett, Ionesco, Lautréamont… Il aime les surréalistes, les dadaïstes, les récits fantastiques, le théâtre de l'absurde et du grotesque, la poésie onirique et même le théâtre réaliste anglo-saxon. Tout sauf le réalisme socialiste.

Production Cie L’Embellie Turquoise
Spectacle présenté dans le cadre de la manifestation lilasienne Cultures dHivers (programme)