Réservation indispensable au 01 43 63 41 61 ou
Poème documentaire
Cie Le ciel est au-dessus
Etape de travail
Texte, conception Ruth Olaizola
Avec Saadia Bentaïeb, Ruth Olaizola, Gwennaëlle Roulleau
Scénographie, lumières Orazio Trotta
Son, musique Gwenaëlle Roulleau
Collaboration artistique Lucia Trotta
Remerciements à Isabelle Charaudeau et Nathalie Dorion pour leur regard
En juillet 2017, j’ai lu les lettres de Camille Claudel à son frère Paul au Festival de la correspondance de Grignan. J’ai alors plongé plus profondément dans sa correspondance et les archives la concernant. Quand j’ai constaté comment dans le huis-clos de l’internement de l’asile psychiatrique on empêche ses lettres de circuler, je me suis dit qu’il y avait là un fil à tirer. L’envie de tisser une histoire et d’écrire s’est imposée à moi.
Pour son bien est une pièce de théâtre entre poème dramatique et documentaire. Le récit se tisse à travers les lettres écrites par Camille, celles qu’on lui envoie, la correspondance entre sa mère et le corps médical, et les bilans mensuels sur la malade lors de sa première période d’internement en hôpital psychiatrique (1913-1923). Les différents échanges de courrier montrent un face à face entre une mère et une fille, à distance et jamais frontal. Le document d’archive (lettres, bilans médicaux) est interrogé dans une action de « déterrer » la mémoire. Il s’agit de rendre le document vivant, poétique et charnel.
La pièce va au-delà du "Cas Claudel" pour aborder de manière plus large des questions sociétales, politiques. Camille Claudel est avant tout une femme, son histoire est le pré-texte pour raconter l’humain. A travers elle, se soulèvent les questions de l’institution psychiatrique et de la folie au début du XXe siècle de la femme-artiste, de l’altérité, de la filiation, de la solitude et du secret.
Une femme (La Voix off) et ses complices (Elle, L’autre femme, la musicienne) s’aventurent sur des chemins inconnus en enquêtant sur le passé de Camille. Elles la suivent à travers ses lettres en retraçant leur itinéraire : Camille s’est barricadée chez elle, vit dans un état de clochardisation. Sa mère et son frère la font interner à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard en mars 1913. Elle écrit des lettres, mais à son insu sa mère impose qu’on les intercepte, et que toute visite soit interdite.
Ruth Olaizola