Réservation indispensable au 01 43 63 41 61 ou
Sortie de résidence / étape de travail
Paris-Berlin Cie. (site)
dossier du spectacle
Texte et mise en scène : Frédéric Barriera
Avec : Amandine Thiriet, Jürgen Genuit
Scénographie / Costumes : Annika Juliane Tritschler
Musique : Thorsten Bloedhorn
Lumières : Carl Bergerard
Conseil scientifique : Guillaume Mouralis
Un projet théâtral et scientifique
4 novembre 1989, Berlin, Alexanderplatz. Sur la célèbre place sont réunis entre 500 000 et un million d’Allemands de l’Est pour écouter les orateurs qui se succèdent à la tribune improvisée sur la plate-forme d’un camion. Parmi eux des comédiens, metteurs en scène, dramaturges (Heiner Müller), écrivains (Christa Wolf, Stefan Heym, Christoph Hein), réalisateurs, scientifiques, mais aussi des politiques, opposants (Marianne Birthler), partisans du régime en place (Schabowski), des étudiants, un avocat (Gregor Gysi), un théologien, et même Markus Wolf, ex-chef du contre-espionnage est-allemand… Au total 26 orateurs. C’est la plus grande manifestation jamais autorisée sous le régime socialiste de la RDA et la première à être intégralement retransmise à la télévision est-allemande. Cette manifestation du 4 novembre marque l’apogée d’un mouvement qui a pris sa source plusieurs mois auparavant à Leipzig avant de gagner progressivement toute l’Allemagne de l’Est. Sous la pression populaire, le régime autorise la manifestation initiée par les théâtres réunis de Berlin-Est qui défendent la mise en application réelle des articles 27 et 28 de la Constitution garantissant la liberté d’expression et de réunion. Cinq jours avant la chute du Mur, durant presque trois heures, les 26 orateurs dénoncent les violences policières récentes, exigent des réformes et expriment leur vision de l’avenir.
Frédéric Barriera (professeur de lettres à Berlin) a conçu le projet “Utopia 89/ Wir sind das Volk (Nous sommes le peuple)”. Il a traduit en français les discours tenus le 4 novembre 1989 et en a fait la matière d’une pièce de théâtre en cours de création. Avec le chercheur Guillaume Mouralis (Centre Marc Bloch, Berlin) il a souhaité cependant élargir le projet “Utopia 89” en y intégrant un volet historique. Le metteur en scène comme l’historien envisagent leur coopération comme une dimension centrale du projet. Conception de la pièce de théâtre et enquête historienne ont vocation à se féconder mutuellement.